"La pension St Sauveur"
"Ca craignait grave c't'affaire. Y'avait du beau linge délicat un peu partout, d'la bourgeoise à la mine contrite ou éplorée, des gens simples et des personnes au sourire pas trop éveillé derrière chaque porte de la bâtisse. Trop pour être honnête. Trop pour pouvoir se sentir à l'aise. A s'demander ce qu'on était venu faire dans c'te galère pour s'mettre au vert. On a voulu prendre des vacances au vert dans un p'tit coin d'la Normandie virtuelle. Et on a bien morflé.
La suite c'est en d'sous."
Invité par des Stéphanois que je ne n'avais plus croisé depuis quelques mois pour une murder party, je me suis rendu la bouche en cœur dans leur jolie propriété perdue au cœur des collines pour tenir un rôle agréable et sympathique dont je ne parlerai pas plus ici bas au cas où l'un de vous ait la malencontreuse idée d'aller jouer cette aventure et de se retrouver avec le poids de mon histoire sur les épaules. Si le voyage fut plus qu'intéressant pour sa découverte incongrue de l'arrière pays stéphanois et son guide autochtone si chaotique (merci à toi, ô puissante guerrière de la pampa de m'avoir perdue, c'est toujours un bonheur de passer du temps à raconter des conneries en ta compagnie), l'arrivée dans la grande demeure des organisateurs était intéressante et donnait déjà un avant goût du jeu où nous allions nous perdre. Une magnifique bâtisse pleine de pièces, dont une grande partie en jeu permettait une visualisation plus qu'intéressante des lieux, une envie d'aller plus avant se perdre dans ce petit coin de paradis d'Etretat, juste histoire de comprendre ce qui pouvait bien s'y passer , le pourquoi de notre présence et les raisons de la venue de chaque acteur en ces lieux.
1- Parlons en de l'organisation tiens!
Deux jeunes (mais si, mais si) personnes motivées et volontaires qui se sont pliées en quatre tout au cours de la soirée pour nous amener du rêve, de l'histoire et du jeu. Pas de temps mort, pas d'attente ou presque, des visages ouverts et sympathiques qui ont aidé les joueurs, leur ont proposé des pistes en fin de soirée lorsque, fatigue aidant, la réflexion se faisait brumeuse; ont toujours agit avec célérité et spontanéité en courant de droite à gauche pour le confort de leurs acteurs sans se plaindre, sans rien craindre. Alors chapeau. Vraiment. Moi qui n'ai jamais pu organiser une murder ou un GN sans râler à un moment ou à un autre, je me suis régalé à les voir courir dans tout les sens sans jamais se plaindre. Un grand merci, pour cette soirée et même si vous avez vous-même relevé des points (qui relèvent plus du perfectionnisme) défectueux; ce fût parfait. Avec , sans dénaturer le travail de Marie, un p'tit chapeau supplémentaire pour Phil dont c'était la première.
Bienvenue dans le monde de l'organisation mon grand.
2- Des acteurs
C'est plaisant de revenir aux murders. Je n'en avais pas fait depuis un petit moment, et, en toute honnêteté, j'ai été sidéré par la capacité de jeu des personnes que j'ai croisées. Déjà, je me suis fait avoir comme un bleu alors que sans me vanter plus avant, j'avais d'habitude plus de réussite pour me sortir des inextricables aventures murderesques où je m'étais autrefois glissé; mais de plus les deux personnes à m'avoir arnaqué ont su le faire en douceur et avec classe, me laissant un sentiment de satiété et un joli sourire sur les lèvres même si en regardant dans le rétroviseur, je m'aperçois que j'ai été un peu naïf sur certaines choses. Et, si dans mon souvenir la murder restait encore une représentation 3D d'une partie de table; quel ne fût pas mon plaisir de m'apercevoir que j'avais plutôt affaire à un véritable mini-GN avec un jeu prenant, oppressant, amusant, des émotions à tire-larigot et des palettes de jeu immenses avec l'ensemble des personnages. (Sauf c'te grue d'Emilie, mais elle m'a fuit tout l'temps. Tant mieux)
Alors certes, je n'avais pas fait de murder depuis quelques années (j'me répète, c'est l'âge), mais un grand merci également à l'investissement de chacun pour que cette soirée soit et devienne une petite bulle, un monde à part qui nous a apporté rêve et plaisir pendant ces quelques heures hors du temps où chacun à su faire oublier qui il était vraiment. Rarement falaise d'Etretat n'ont été aussi proche du pays Stephanois.
(Enfin cela va de soi, une pensée à messieurs Sébastien DuvNed et Raphael Granier de Cassagnac pour leur travail de création en amont. Jolie oeuvre messieurs. Si.)
3- Des maux, des mots.
Une critique n'en serait pas vraiment une si on omettait de relever le côté négatif d'une soirée pour ne souligner que les aspects positifs de ce qu'on a rencontré. Et là, je cherche encore. Certes, quelques petits ratés ont certainement du intervenir au cours de la partie mais tout bénins qu'ils étaient, ils ne m'ont pas marqué plus que ça et je ne trouve pas grand chose à redire à cette soirée. Voir rien.
Ah moins que...si. J'aimerai encore être sur les falaises de cette bourgade normande à griller une cigarette en compagnie de ces gens au sourire enjôleur, trop pour être honnête. J’aimerai encore discuter avec ce muet à la craie qui avait tellement de charisme dans son silence. J'aimerai encore poursuivre ce salaud et retrouver mon blé; et rire aux bêtises de cette police française si fraîche et sûre de son fait qu'elle arrête la seule personne totalement innocente en se persuadant qu'il s'agit d'une maîtresse du crime.
Soyons honnête, mon personnage a pris la poudre d'escampette en fin de partie, s'est enfui face à l'étau qui se resserrait autour de lui. (Ce n'est pas grave, un bizness, ça s'remonte facilement ailleurs.)
Mais encore une fois, si chacun d'entre vous n'avait pas été aussi joueur et impliqué, je n'aurais peut être pas autant ressenti que ça sentait le roussi pour mon bonhomme. J'ai trippé, j'ai ressenti, j'ai joué, je me suis amusé, et j'ai fuit parce qu'il le fallait.Et franchement, ce flot d'émotion qui arrivait au rythme des vagues se brisant sur les falaises immortelles m'a fait un bien fou.
Bravo et merci à tous.
PS: une petite pensée au "jeune débutant" dont j'ai malencontreusement oublié le prénom. Parce qu'il n'a pas dépareillé et que, lorsqu'on regarde correctement tous les fous qui l'entouraient, il en a eu du courage.
Si.
Bien joué grand!